lyrics
La voyez-vous se languir comme une crevette de cathédrale,
se déployer à grandes larmes comme un parapluie sur la faim,
l'avez-vous vu se déchirer pour se déprendre de la gale,
s'émoustiller comme un froufrou d'anesthésie...
La voyez-vous se prendre un plat sur le buffet de la folie,
se faire vomir à temps perdu comme une pute qui n'en peut plus,
l'avez-vous vu se travestir dans les bureaux de la clinique,
se contenir avant d'éclater par millions,
L'avez-vous dans les manuels, escortées par des sentinelles,
sur la potence ou sur la grève, le visage blanc, le visage rouge,
l'avez-vous vu le long des armes, désertant la cause qui la cloue
et chercher un trou pour crever avec ses pauvres camarades,
L'avez-vous vu se faire aimer même quand l'amour est en faillite,
se faire lécher par des clébards suant de l'écume et de l'âme,
l'avez-vous vu se déguiser et se faire passer pour une folle
alors qu'elle franchissait le pont qui nous ramène à la maison...
La Victoire, la Victoire,
Pour ceux qui ne rêvent plus, je vous présente toute nue
celle que l'on croyait perdue...
La Victoire, la Victoire,
Pour ceux qui n'y croyaient plus, je vous présente toute nue
celle que l'on pensait perdue...
L'aurions-nous vu à tous ces soirs où nos verres sonnaient comme des cloches
et que s'éviscérait le rêve au bout d'un comptoir de répit,
l'aurions-nous vu dans cette marche qui nous ramenait à l'absence,
dans cette parade de solitudes qui se poursuit,
L'aurions-nous vu dans cette femme qui nous esquissait des refuges,
dans ses cheveux de littoral où s'évanouissait le Drame,
l'aurions-nous vu dans cette chambre où l'avenir poussait dans la porte,
alors qu'éjaculait une autre résurrection,
La verrons-nous dans les enfants chargés de matières et de rien,
mais qui conservent des carrousels qui ne sont pas tachés de sang,
la verrons-nous dans la jeunesse dont je ne guérirai jamais
et enfin quitter le ghetto qui la retient,
Moi je l'ai vu dans la ruelle, dans les déchets et les rabais,
la poésie dans les culottes et l'éternité sous le bras,
moi je l'ai vu le ventre vide avec dans les yeux cette faille
qui nous fait miroiter ce temps que l'on attend...
La Victoire, la Victoire,
Pour ceux qui rêvent plus , je vous présente toute nue
celle que l'on croyait perdue,
La Victoire, la Victoire,
Pour ceux qui n'y croyait plus, je vous présente toute nue
celle que l'on pensait perdue...
credits
from
L'amour au goulag,
released February 12, 2013
Coroner Paradis: voix et guitare
Françoise Lépine : violoncelle
Josette Lépine : piano
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